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Libération

Pour Raffarin, La Reunion vire au fiasco

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Le Premier ministre accueilli par des sifflets à Saint-Denis.
publié le 22 février 2003 à 22h31

Saint-Denis de la Réunion

envoyée spéciale

C'est une première au goût amer. Sifflets, quolibets et slogans hostiles : Jean-Pierre Raffarin s'est fait vertement brocarder, vendredi à la Réunion. En baisse dans les sondages, cerné par les problèmes sociaux, le Premier ministre rêvait d'un peu de tranquillité pour sa première visite outre-mer. Après avoir reçu un accueil tiède ­ une centaine de personnes agitant mollement des drapeaux français ­ devant le monument aux morts, il a essuyé à Saint-Denis une manifestation de milliers de Réunionnais (6 000 selon la police, 10 000 selon les organisateurs), la plus importante qui ait eu lieu depuis trente ans sur l'île.

Porte de derrière. Sous des pancartes «Raffarin = poison» et aux cris de «Nou lé pas assisté», «nou vé travayé» et «tié pa nout espoir» («ne tue pas notre espoir»), ils entendaient protester contre la politique économique et sociale du gouvernement. 125 gardes mobiles étaient venus en renfort de métropole pour les encadrer. Après un défilé bon enfant dans les rues de la ville, quelques centaines de manifestants, visiblement décidés à lui pourrir sa journée, ont attendu le Premier ministre devant le bâtiment où se tenaient les Assises des libertés locales auxquelles il venait assister.

Raffarin les a soigneusement évités en entrant par la porte de derrière. Regardant la foule avec une joie non dissimulée, Paul Vergès, président (PCR) du conseil régional, s'est exclamé : «C'est du jamais vu, c'est incroyable ! Il y a beaucou