Ile de la Réunion, envoyée spéciale.
Voici venu le temps du social. Accueilli vendredi à la Réunion par la plus grande manifestation qu'ait connu l'île, Jean-Pierre Raffarin a essayé de redorer son blason samedi en assurant que la préservation du «pacte social» resterait la «priorité» de son gouvernement. Comme son ministre de l'Economie et des Finances Francis Mer l'avait fait la veille, il a admis que la France n'atteindrait pas les 2,5 % en 2003 prévus par le budget. «Je vois bien que la croissance européenne est menacée par la situation internationale», a-t-il expliqué. Sans prononcer le mot de «rigueur», il a poursuivi : «Evidemment, il nous faudra faire preuve de discipline et le gouvernement sera courageux et fera face aux difficultés.» En clair, il faudra se serrer la ceinture. Pierre Méhaignerie, député UMP et président de la commission des finances, a dit la même chose, mais beaucoup plus crûment, hier, dans un entretien au Parisien : «Le train de vie de l'Etat et le secteur public doivent être mis au régime minceur. [...] Le bon ministre ne doit pas être celui qui augmente les dépenses mais celui qui améliore l'efficacité de l'Etat.»
«Tissu social». Prononçant pour la première fois le mot de «crise» à propos de la conjoncture économique, Jean-Pierre Raffarin a martelé : «Ce n'est pas dans le social qu'il faudra chercher les économies.» Des propos qui sentent l'Elysée à plein nez. Dans le registre «fracture sociale», qui avait assuré le succès de Jacques Chirac en 19