Ce n'est pas une réforme, c'est un compte à rebours. Hier, François Fillon a, sans en avoir l'air, affirmé qu'il souhaitait un alignement de la durée de cotisation des fonctionnaires sur celle des salariés du privé, soit 40 années au lieu de 37,5 actuellement, pour pouvoir bénéficier d'une retraite à taux plein. Le ministre des Affaires sociales ne l'a pas dit tel quel. Mais il s'est montré nettement moins évasif que ne l'avait été le Premier ministre le 3 février devant le Conseil économique et social. «Une des priorités de la réforme est effectivement d'harmoniser progressivement les conditions de retraite de l'ensemble des Français», a déclaré hier François Fillon dans un entretien au Parisien. La formulation peut paraître vague, mais la question était dépourvue de toute ambiguïté : «Comptez-vous aligner le public (37,5 ans) sur le privé (40 ans) ?»

Polichinelle. Le ministre a donc décidé de mettre les pieds dans le plat, révélant ainsi un secret de polichinelle : un des piliers de la réforme des retraites qu'il prépare sera le passage à 40 ans de la durée de cotisation dans la Fonction publique. Et pour ceux qui n'auraient pas compris, François Fillon précise dans ce même entretien : «Une fois que le système sera harmonisé, une fois qu'on aura les mêmes durées de cotisations, les mêmes règles du jeu, le système évoluera pareillement pour tout le monde.»

En lâchant ainsi, au détour d'une déclaration, que le gouvernement comptait jouer surtout sur la durée de cotisation et t