Une scission. Des retournements d'alliances. Des petites trahisons entre ex-amis. A l'approche du congrès du Parti socialiste, qui doit se tenir en mai à Dijon, le syndicat étudiant qui lui est historiquement lié, l'Union nationale des étudiants de France (Unef), est le théâtre de soubresauts internes. «Et quand il se passe quelque chose à l'Unef, cela vient toujours de quelque part», glisse un membre du bureau national du PS. «L'Unef, c'est à 99 % la matrice d'origine des dirigeants actuels de la gauche», dit un autre. «Ce qui se passe chez les étudiants correspond toujours, sous une forme exagérée, à la vie de l'organisation adulte», rapporte un troisième. Bref, si, à l'Unef comme au PS, tout le monde évoque «l'autonomie syndicale», tout le monde convient aussi que l'étanchéité entre le syndicat et le parti n'existe pas. C'est pourquoi la direction du PS est soupçonnée d'avoir pesé sur le dernier épisode étudiant, le week-end passé.
«Grands frères.» Une des minorités internes (10 %), la Tendance syndicale, a annoncé qu'elle quittait l'Unef et qu'elle avait pris contact avec la CFDT pour créer un pôle «réformiste» chez les étudiants (lire ci-contre). Dans la préparation du congrès du PS, le «réformisme de gauche», c'est justement le créneau du premier secrétaire, François Hollande. Et dans le parti, les «grands frères» des étudiants scissionnistes sont «hollandais». «Les gens qui s'agitent se réclament du premier secrétaire», confirme un observateur de la vie étudiante, en r