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Libération

Un syndicat à peine pacifié, déjà divisé.

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Dès 2001, la Tendance syndicale doutait de la réunification de l'Unef.
publié le 27 février 2003 à 22h41

Il y a, de prime abord, quelques raisons de se gausser. La Tendance syndicale (TS), minoritaire dans l'Unef, qu'elle vient de quitter pour créer une nouvelle structure, pèse entre 6 % (selon l'Unef) et 10 % (selon la TS) de l'organisation étudiante. Guerre des chiffres picrocholine : l'Unef affiche aujourd'hui 15 000 à 20 000 adhérents sans qu'il soit possible de vérifier le chiffre. Surtout : son audience électorale demeure très faible ­ le taux de participation aux scrutins dépasse rarement 5 % (sur 2 millions d'étudiants). Sa capacité de mobilisation semble faible : aucun mouvement étudiant depuis 1995. Quant aux luttes de pouvoir au sein de l'Unef, elles évoquent trop souvent les tensions régnant chez les aînés du PS pour asseoir une véritable image d'indépendance (lire ci-contre). Enfin, depuis dix ans, l'engagement étudiant se manifeste plus nettement dans l'univers associatif que dans le registre syndical. Fermez le ban ? Voire.

Document. D'abord parce que cette rupture était annoncée de longue date. Dès le printemps 2001, quand l'Unef-ID (Indépendante et démocratique) et l'Unef-SE (Solidarité étudiante) se réunifient en une seule Unef, la TS est la seule à douter publiquement. Sa porte-parole, Julie Coudry, prévient alors : «La réunification se fera à l'épreuve des faits» (Libération du 26 juin 2001). Près de deux ans après, selon elle, les «faits» ont parlé : «L'Unef réunifiée a perdu 30 % des suffrages étudiants par rapport à l'addition des deux structures. De plus,