Révolution au siège du PCF. Avant leur congrès, début avril à Saint-Denis, les adhérents communistes viennent de rendre leur verdict sur l'orientation politique proposée par la direction : carton jaune, tendance rouge. Le texte proposé par la secrétaire nationale Marie-George Buffet à leurs suffrages n'a recueilli que 55 % des voix, alors que le total des deux sensibilités hostiles à «la mutation» du parti a atteint 45 %. Une sanction qui con sacre près de dix ans de navigation à vue.

En sismologie, c'est une réplique. En politique, une réaction. Le tremblement de terre du 21 avril n'a pas épargné les rangs communistes, pas plus qu'il n'avait ménagé les Verts, séduits par la radicalité lors de leur congrès de décembre. Appelés, pour la première fois de leur histoire, à départager plusieurs textes en compétition, les adhérents du PCF ont opté pour le repli identitaire. Et posé par là même une question qu'ils n'ont jamais affrontée : comment Buffet pourra-t-elle diriger un parti si éclaté avec une si courte majorité ?

«Base commune». Selon des chiffres encore provisoires, environ 30 % d'adhérents seulement ont pris part à la consultation, soit «quelque 42 000 militants» ­ ce qui ferait officiellement 140 000 adhérents au PCF. Cette participation franchement médiocre (elle avait été de 46 % pour la désignation de Robert Hue comme candidat à la présidentielle, en 2001) a néanmoins été qualifiée de «belle» par Marie-George Buffet. Une satisfaction, un rien langue de bois, qui cache