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Raffarin préfère le déficit à la rigueur

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Matignon étudie aussi une baisse des taxes sur l'essence.
publié le 28 février 2003 à 22h46

A force de se faire pédagogue de la complexité, Jean-Pierre Raffarin est devenu un expert : «Nous devons faire face à un ralentissement de la croissance que nous n'avons pas voulu, par nos décisions, accélérer», s'est-il exclamé hier devant le Sénat. Traduction : loin de la rigueur, le budget de l'Etat soutiendra l'activité économique, quitte à laisser filer le déficit cette année. Il pourrait même se situer entre 4% et 4,5% du PIB «si rien ne se passe», selon Philippe Marini, le président de la commission des finances du Sénat, cité hier par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.Alain Lambert, ministre délégué au budget, admettait hier faire sienne une hypothèse de croissance de 1,5 %, hors effets supplémentaires de la crise irakienne, et non 2,5 % comme prévu par le budget. Ce dernier chiffre est conforme à la prévision des économistes de la Caisse des dépôts, publiée en début d'année (Libération du 24 janvier). Comme le disait la note de la CDC, un ralentissement de cet ordre amènerait les déficits publics aux alentours de 3,4 % du PIB, au lieu de 2,8 % prévus initialement.

Mandat. Le ministère de l'Economie met d'ailleurs la dernière main à un exercice délicat : la notification officielle à Bruxelles que la France a, dès 2002, enfoncé la barre maximale de 3 % fixée par le traité de Maastricht pour les déficits publics. Sans pour autant changer sa politique d'un iota : «S'en tenir à la norme de dépenses sur laquelle le budget 2003 a été construit, c'est le mandat que j