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Libération

Décentraliser pour se renflouer

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A Rouen, Raffarin a détaillé les tranferts de compétences.
publié le 1er mars 2003 à 21h43
(mis à jour le 1er mars 2003 à 21h43)

Jean-Pierre «decentralisator» Raffarin a frappé. Vendredi à Rouen, lors des dernières Assises des libertés locales, le Premier ministre a dévoilé la liste complète des transferts de compétences et des expérimentations dont bénéficieront régions, départements et collectivités locales, dès l'année prochaine. Au total, le gouvernement affirme vouloir décentraliser 150 000 agents publics, dont les 110 000 techniciens et ouvriers de service (TOS) des lycées et collèges, et environ 25 000 agents de l'Equipement pour la gestion des routes. Sont également concernés les médecins scolaires et certaines assistantes sociales.

Le budget décentralisé s'élève à 10 milliards d'euros. Autant de charges en moins pour l'Etat, qui commence ainsi sa cure d'amaigrissement. «La décentralisation est une source d'économies», a affirmé ­ ou espéré ­ le Premier ministre. Boycottée par des élus de gauche très remontés contre une réforme conduisant au «démantèlement de l'Etat», cette «synthèse nationale» des assises aura donc servi à lancer concrètement l'acte II de la décentralisation.

Remous. Pas moins de quinze ministres s'étaient déplacés pour écouter le discours-fleuve de leur chef. Le choix de la ville de Rouen n'était d'ailleurs pas innocent : c'est là que le candidat Jacques Chirac avait promis, le 10 avril 2002, qu'il ferait de la décentralisation l'un des grands chantiers de son second mandat. Ce que n'a pas manqué de rappeler Raffarin. Chirac avait aussi promis un référendum su