La France, combien de déficit ? Cette question sera posée, jeudi soir à Bruxelles, par les ministres de l'Eurogroupe (la Commission européenne et les treize pays adhérents à l'euro). Une question sensible à laquelle le gouvernement français a répondu hier : en 2002, 3,04 % du PIB. Un chiffre que Francis Mer, ministre de l'Economie et des Finances, a arrondi à 3 % pile poil et transmis «par téléphone» à Pedro Solbes, le commissaire chargé de l'Economie. Selon Paris, les traités européens interdisent les déficits publics (Etat, collectivités locales et assurances sociales) «au-delà» de 3 %. En arrêtant les comptes juste au seuil fatidique, le gouvernement pensait éviter le déclenchement immédiat d'une procédure dite de «déficit excessif» par la Commission européenne. Un espoir douché dès hier matin par le porte-parole de Pedro Solbes, selon lequel Bruxelles a bien l'intention de poursuivre la France dès le «niveau de 3 % atteint». Il faudra néanmoins attendre le 17 mars que les services statistiques européens vérifient les comptes présentés par Bercy.
Crainte. Mais ce petit jeu du chat et de la souris ne pourra pas durer bien longtemps. Car les perspectives économiques sont plutôt sombres pour 2003. Bercy arrêtera cette semaine une prévision qui devrait tourner autour de 1,5 % de croissance du PIB et de 3,2 à 3,5 % de déficit à la fin de l'année. Le sénateur Philippe Marini, rapporteur UMP de la Commission des finances du Sénat, redoute de voir les déficits publics représenter