Gilles Carrez, député-maire du Perreux (Val-de-Marne), est rapporteur général du Budget à l'Assemblée nationale
En ne réduisant pas les dépenses de l'Etat, le gouvernement a-t-il raison de laisser filer le déficit budgétaire ?
Le déficit de 2003 a été reconduit au même niveau qu'en 2002. Ce choix correspond à un budget antirécessif car, dans cette période d'incertitude économique, la dépense publique doit jouer son rôle de «stabilisateur automatique». On ne l'a pas assez dit. Si la croissance de 2003 est très inférieure aux prévisions et que, de ce fait, les recettes fiscales sont moindres que prévu, ces moins-values ne devront pas être compensées par des économies supplémentaires. En revanche, les éventuelles dépenses nouvelles devront être financées exclusivement par redéploiement des crédits existants. J'insiste aussi sur le fait que la politique budgétaire du gouvernement vise à améliorer le pouvoir d'achat des Français et donc à entretenir le moteur économique de la consommation, grâce notamment à la baisse de l'impôt sur le revenu et à l'augmentation du Smic. L'accusation de retour à l'austérité est donc sans fondement.
En cas de crise pétrolière, le gouvernement réfléchit au rétablissement d'une TIPP flottante...
Si le baril de pétrole dépasse durablement les 30, 35 dollars, il faudra, à mon avis, rétablir un mécanisme de TIPP flottante. Il faut tout faire pour sauvegarder la confiance des ménages et leur niveau de consommation, car c'est la clé de l'économie dans la situ