Maubeuge (Nord) envoyé spécial
C'est le dernier poil à gratter qui s'agite sous le nez de François Hollande. Il s'appelle Marc Dolez et dirige depuis 1997 l'une des plus imposantes fédérations du Parti socialiste, celle du Nord. 8 000 encartés ne suffisent pas à en faire une star du PS. Mais c'est assez pour empêcher la direction du parti de ronronner en rond, à huit semaines du congrès de Dijon. Dépositaire à la mi-janvier d'une «contribution des militants», Marc «la Menace» Dolez va-t-il soumettre sa propre motion au vote des militants ? Et relancer l'incertitude sur l'issue d'un congrès qui semble joué d'avance ? C'est la question qui inquiète le premier secrétaire du PS. Aujourd'hui, il va mettre les petits plats de la rue de Solférino dans les grands pour recevoir à déjeuner Dolez et son escouade d'une dizaine de patrons de fédération départementale. En nourrissant l'espoir de faire plier l'incongru inconnu du Nord.
Droit. Marc Dolez a 50 ans. Mais il en fait plus, sans doute à cause de son crâne dégarni, de ses rondeurs raisonnables de député et de son style vieux jeu qui sied tant à l'image d'Epinal d'un département qui l'habite. Marc Dolez est né à Douai, a fait ses études de droit à Lille et est élu à Douai depuis 1983. Trente ans de parti derrière lui, fils d'un député MRP (entre 1958 et 1962), père de cinq enfants, jospiniste depuis le fameux congrès de Rennes en 1990, il faut vraiment se forcer pour imaginer Marc Dolez en porte-drapeau de la rénovation. Il faut aus