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Libération

La fronde larvée des députés UMP.

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La politique sociale du gouvernement critiquée dans les travées de la majorité.
publié le 7 mars 2003 à 21h52

L'hôtel de Lassay est en train de devenir le bureau des pleurs des députés UMP. Ces temps-ci, Jean-Louis Debré reçoit beaucoup à la présidence de l'Assemblée nationale. Lors de dîners et déjeuners à répétition ­ il y en a eu quatre cette semaine ­, les parlementaires «de base» rapportent ce que disent leurs électeurs et font part de leurs inquiétudes au président de l'Assemblée. «L'emploi, la situation économique, la conjoncture» sont en train de supplanter la sécurité au premier rang de leurs préoccupations. Alors, certains élus, très diplomates, disent «regretter le manque de lisibilité» de l'action gouvernementale sur le front de l'emploi. D'autres, de manière plus directe, estiment qu'il est «urgent que le gouvernement passe aux actes». D'autres, enfin, évoquent de manière implicite un remaniement ministériel, «nécessaire pour retrouver de l'air frais».

«Raffarin, fusible naturel». «Il y a quelques ministres dont on a du mal à savoir ce qu'ils font», se plaint ainsi un nouveau député de l'Ouest visant directement son voisin, François Fillon, le ministre des Affaires sociales. «Fillon, moi, je ne comprends pas toujours ce qu'il dit, ni ce qu'il fait», ajoute, un rien ironique, le libéral Jean-Michel Fourgous (Yvelines). «Quel est le ministre en charge de l'emploi aujourd'hui ?» feint de s'interroger un de ses collègues franciliens. Même Jean-Pierre Raffarin en prend pour son grade : «A son poste, il est un fusible naturel», philosophe un vieux routier de l'ex-RPR. «L'état