L'heure de vérité européenne va sonner pour le gouvernement. Devant ses collègues de la zone euro réunis hier soir à Bruxelles, Francis Mer, ministre de l'Economie, devait divulguer, selon un communiqué de Bercy, un déficit public de la France de 3,4 % du PIB en 2003, ce qui pulvérise les 3 % tolérés par le pacte de stabilité. Pourtant, promesse électorale chiraquienne oblige, Mer devait également annoncer que les «pertes conjoncturelles de recettes ne seront pas compensées. La France a fait le choix de ne pas augmenter les impôts afin de ne pas compromettre un rebond aussi rapide que possible de l'activité économique». Il semble lointain le temps où le gouvernement parlait de bais ses d'impôts... Le centriste Jean Arthuis, président de la commission des finances du Sénat, est allé plus loin hier, estimant qu'il allait falloir pren dre «des décisions diffici les» notamment concernant les baisses d'impôts, puisque, selon lui, le déficit public pourrait atteindre le niveau de 4 % dès cette année.
Pour tenir ses engagements européens, le gouvernement s'en tient à «une maîtrise stricte de la dépense publique». Il a indiqué hier, que 1,4 à 1,5 milliard d'euros (sur les 3,97 milliards «mis en réserve» en début d'année) va être purement et simplement «annulé» dans «les jours qui viennent». Sur ce rythme, Bercy table sur un déficit de 3 % en 2004.
Côté croissance 2003, Francis Mer s'est montré tout aussi pessimiste : «Personne aujourd'hui n'imagine que l'on puisse être au-dessus de 1,