Tandis que le «groupe de travail confédéral» sur la réforme des retraites qui réunit Etat, patronat et syndicats tenait hier sa seconde réunion, Marc Blondel a décidé d'occuper le terrain. En bon stratège syndical, le secrétaire général de Force ouvrière a annoncé hier qu'il prendrait début avril «l'initiative ou les initiatives nécessaires» pour «faire sortir le loup du bois». Et cela, a-t-il précisé, avec ou sans les autres organisations syndicales.
Depuis trois jours, le front syndical semble en effet se fissurer. Mardi, une rencontre à l'initiative de la CGT pour décider d'une action commune s'est terminée sur un constat d'échec. «Chacun a des arguments à faire valoir : la CGT a son congrès, la CFDT n'est pas prête à partir en guerre», a commenté Marc Blondel, en guise d'explication. «Ceux qui sont d'accord avec le gouvernement auront à le dire», a-t-il ajouté.
«Bagarre.» Le calendrier fixé par le gouvernement pour la concertation tient compte du congrès de la CGT, fixé depuis longtemps du 24 au 28 mars. Il a donc été prévu de consacrer le mois de mars à des discussions techniques, afin d'éviter de met tre en porte-à-faux les dirigeants de la CGT et en particulier son secrétaire général, Bernard Thibault. C'est ainsi qu'a été mis en place le «groupe de travail confédéral» qui s'est réuni pour la seconde fois hier soir, après avoir été installé vendredi dernier.
Mais s'il convient à la CGT, ce calendrier contrarie manifestement Marc Blondel. «Je suis mandaté pour relance