Marseille, de notre correspondant.
Censée éliminer l'extrême droite dans de nombreux conseils régionaux, la réforme du mode de scrutin peut-elle avoir l'effet inverse en Provence-Alpes-Côte d'Azur ? Et offrir, l'année prochaine à Le Pen, le fauteuil de président de Paca ? «Evidemment, c'est un risque», reconnaît l'actuel président, Michel Vauzelle (PS), qui rappelle que «le FN a fait près de 30 % à la présidentielle sur les quatre plus gros départements de la région (1). L'évolution de l'opinion, notamment en matière de sécurité, et une éventuelle montée du terrorisme liée à la guerre en Irak peuvent créer un climat favorable au FN. On peut donc voir en 2004 Le Pen président de la région pour six ans. Une catastrophe épouvantable !» Une hypothèse qui se concrétiserait si le FN décrochait au second tour la pole position d'une triangulaire droite-gauche-extrême droite. Car, en créditant la liste arrivée en tête d'une prime de 25 % des sièges, le nouveau mode de scrutin assurerait alors à Le Pen une majorité absolue d'élus. Gauche et droite misent donc sur un filet de secours : le fait que l'élection se joue désormais en deux tours. «Ça va permettre aux gens de reprendre leurs esprits», espère Vauzelle. «S'il y a un danger [de victoire du FN], il est possible que tout le monde ait la sagesse de comprendre qu'il y a urgence», explique-t-on dans l'entourage du patron régional de la droite, Jean-Claude Gaudin, l'un des pères de la réforme du mode de scrutin. Président du groupe UM