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Libération

Matignon flirte avec la rigueur.

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Croissance, emploi : tous les indicateurs économiques plongent.
publié le 18 mars 2003 à 22h08

C'est le dernier chiffre, mais celui-ci est officiel : en 2003, la croissance du PIB de la France s'établira à 1,3 %. Le chiffre révélé par Jean-Pierre Raffarin dans une interview aux Echos d'hier a été validé très solennellement par la Commission économique de la nation. Encore en baisse par rapport à la prévision livrée il y a trois semaines par Francis Mer (+1,5 %), et presque moitié moins que ce qu'avait prévu initialement le gouvernement dans son budget (+2,5 %). Hier, Roger-Gérard Schwartzenberg (PRG) a donc exigé un collectif budgétaire, au nom des exigences de sincérité du Conseil constitutionnel.

Mais c'est l'emploi qui sera la première victime de ce coup de frein. Cette année, la France devrait créer 80 000 emplois dans le secteur privé. Trop peu pour absorber les 130 000 jeu nes qui se présenteront sur le marché du travail. Le gouvernement s'est donc résolu à voir grimper le chômage «pendant les six prochains mois pour atteindre 9,5 à 9,6 % de la population active», contre 9,1 % actuellement, a déclaré hier le ministre de l'Economie, Francis Mer. Du côté de l'Unedic, c'est plutôt un chiffre de 10 % qui s'inscrit dans les prévisions. François Fillon devrait donc annoncer ce soir, lors de la conférence nationale sur l'emploi, un effort de l'Etat pour les «contrats aidés» : contrats emploi-solidarité, contrats emploi consolidé et autres «contrats-jeunes en entreprise», lancer enfin les 25 000 Civis (contrats d'insertion dans la vie sociale) à destination des associati