Sélestat (Bas-Rhin), envoyée spéciale.
Premiers chagrins de l'ère Raffarin. C'est un lundi soir, à Sélestat, au centre de l'Alsace. Les militants UMP de la 5e circonscription du Bas-Rhin une soixantaine de présents de tous âges sont réunis pour les opérations de vote interne du nouveau parti. En ces terres du centrisme triomphant, l'oraison funèbre de l'UDF est vite expédiée, malgré la nostalgie d'Antoine Herth, le député du cru : «En tant qu'ancien UDF, le choix n'a pas été facile à faire. Pour les gens du RPR aussi, cela représente un effort. Nous faisons tous un effort...» «L'UMP a vocation à être majoritaire sans complexe», réplique Yves Bur, ex-UDF, président départemental provisoire de l'UMP. Il y a juste quelques nouvelles habitudes à prendre : «Je suis ravi d'accueillir cette réunion de l'UMP. L'UMP, c'est l'Union pour le mouvement..., euh, euh...», bafouille Marcel Bauer (ex-UDF), le maire de Sélestat. «Populaire», lui souffle Yves Bur. «Ah oui ! populaire...»
«Blabla». Faute d'un cap clair, la politique économique et sociale du gouvernement a plus de mal encore à être apprivoisée par l'auditoire. Dans le fond de la salle, un homme se lève. S'en prend aux retraites des fonctionnaires, aux 35 heures et à ce gouvernement qui ne fait pas ce qu'il conviendrait de faire : «Ce n'est pas la peine de parler. Il faut faire des lois pour mettre les fonctionnaires au travail, comme les gens du privé. Tout le reste, c'est du blabla.» L'homme poursuit, à l'adresse des députés