Mitterrand voulait «changer la vie», Raffarin préfère la «simplifier». Hier, le Conseil des ministres a approuvé un projet de loi d'habilitation visant à prendre par ordonnances des mesures de simplification administrative, «l'un des chantiers prioritaires de la réforme de l'Etat». «Le gouvernement souhaite mettre un terme à la propension néfaste de notre droit à multiplier les règles, à compliquer les procédures et à allonger les délais», a résumé le secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat, Henri Plagnol, auteur de ce projet qui s'inspire largement du travail effectué par son prédécesseur socialiste Michel Sapin.

A l'issue du Conseil, le Premier ministre s'est rendu au Perreux (Val-de-Marne) pour vendre ses mesures. Dans la lignée de Jacques Chirac qui, dans ses voeux aux corps constitués, s'inquiétait en janvier des «horaires d'ouverture», de la «discrétion nécessaire aux guichets» ou encore des «files d'attentes», Jean-Pierre Raffarin s'est fait le défenseur de l'usager en but aux pesanteurs de l'administration. «Nous sommes en train de faire une belle toilette, a-t-il expliqué, mais ce n'est pas facile : derrière chaque formulaire il y a un bureau et quelqu'un derrière le bureau.» Assurant qu'il n'était pas «contre les méchants fonctionnaires», il a expliqué qu'il fallait «changer les mentalités».

Interrogé sur ce sujet lors des questions d'actualité à l'Assemblée, Henri Plagnol s'est plaint de la surabondance de lois en France. Jean-Louis Debré, président du Palais-Bourb