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Libération

Jacques Barrot, président furtif du groupe UMP

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De nombreux députés critiquent son manque de courage.
publié le 26 mars 2003 à 22h22

Jacques Barrot, première victime collatérale de la guerre ? Ces temps-ci, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale dérouille. C'est de son propre camp que viennent les tirs de barrage. Les quelques députés atlantistes lui reprochent de ne pas les laisser suffisamment s'exprimer. Les rares élus pro-irakiens, ces «ostrogoths», comme il dit, tel Didier Julia, lui pourrissent le quotidien. Plus graves et plus nombreux, les chiraquo-gaullistes lui enjoignent de porter la seule bonne parole élyséenne et non pas de «tergiverser», comme il l'a fait avant le déclenchement des hostilités en souhaitant que la France n'emploie pas son veto au Conseil de sécurité.

Gardien de l'orthodoxie chiraquienne et président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré le sermonne même lorsqu'il regimbe ­ parce que ce n'est pas dans la tradition ­ à accepter que les quatre groupes parlementaires interpellent ensemble le Premier ministre sur la guerre en Irak. Et, pour couronner le tout, Alain Juppé use de son autorité de président de l'UMP pour lui interdire de prendre la parole lors du débat parlementaire sur la crise internationale, le 26 février. Pris sous ce feu roulant, Barrot fait ce qu'il sait le mieux faire : le martyr. «Je n'en puis plus, se lamente-t-il. Ce qui ne veut pas dire que le groupe UMP soit particulièrement agité. Mais il y a du travail si je veux que tout le monde s'y sente bien. J'essaie d'être objectif. Les déclarations (pro-Américains, ndlr) de Lellouche d'un côté, les