Pendant la guerre, Jean-Pierre Raffarin continue de décentraliser. A marche forcée. Dans une note adressée le 18 mars par le ministère de l'Intérieur à tous les ministres, le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy évoque un «calendrier très tendu» et commence à détailler, article par article, le projet de loi qui doit impérativement être voté avant l'été. Autrement dit, les ministres concernés (Robien, Fillon, Ferry...) sont priés d'apporter rapidement leur contribution au grand oeuvre de leur chef, qui rendra ses arbitrages début mai. Confronté à un dérapage budgétaire plus sévère que prévu, Raffarin veut en effet accélérer la cure d'amaigrissement de l'Etat central. «L'Etat doit faire sa part du travail en matière de réformes», a confirmé hier Jacques Chirac.
Cet avant-projet de loi rédigé Place Beauvau entre pour la première fois dans les détails de la décentralisation à la sauce Raffarin. Le titre premier du projet de loi confère aux 22 régions la politique de développement économique et la «coordination des aides aux entreprises». Comme prévu, les conseils régionaux récupéreront également l'ensemble de la formation professionnelle et seront à ce titre autorisés à passer des conventions avec l'ANPE. La politique du tourisme, ira également aux régions.
«Gouvernement régional». Concernant les grands équipements, certains ports, aéroports et canaux devraient sortir du giron de l'Etat. Mais, pour l'instant, impossible de savoir lesquels. «Les collectivités locales sont très d