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Libération

La presse FN joue la division

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Ces journaux amplifient et relaient les controverses entre courants.
publié le 31 mars 2003 à 22h26

Pour leur petite guerre, les clans du Front national enrôlent les journaux de la presse d'extrême droite. Avec un petit goût de «revenez-y» qui rappelle la scission de 1999 entre lepénistes et mégrétistes. Comme à l'époque, les différents titres prennent position pour telle ou telle faction, s'amusent à publier les documents à charge et à décharge et, parfois, sous couvert de calmer le jeu, jettent de l'huile sur le feu.

Sur les hauteurs de Montretout où est juché l'hôtel particulier de Jean-Marie Le Pen, le carré de ses proches collaborateurs ne se prive pas de dénoncer le rôle de ces journaux pourtant qualifiés «d'amis». «La presse nationale ne perçoit pas la légitimité du camp lepéniste. Pour elle, la controverse a été lancée par Le Pen», s'irrite Olivier Martinelli, son directeur de cabinet, à propos de la polémique entre le leader d'extrême droite et Jacques Bompard. En apprenant que le maire d'Orange lançait son club de réflexion à l'approche du congrès, Le Pen assurait dans La Provence que «Bompard avait autant de chance de devenir un jour président du FN que lui-même archevêque». Le quotidien des catholiques traditionalistes, Présent, avait intégralement publié, fin février une cinglante lettre de réplique de Jacques Bompard. «Vos propos sont injustes et blessants, écrivait le maire d'Orange au patron du FN, la leçon de 1999 devrait nous servir.»

Insinuations. Deux semaines plus tard, Présent offrait une nouvelle tribune à Bompard en publiant une de ses nouvelles lettr