La petite entreprise socialiste connaît bien une crise. Celle de son lien avec la France du travail. Pour tenter de le renouer, le PS a réuni, samedi à Paris, à peine 200 militants pour une conférence nationale entreprises. Au vu de la teneur des débats, il y a encore du boulot pour renouer avec les salariés.
Sur le constat, tout le monde est d'accord. La séquence électorale du printemps 2002, reconnaît François Hollande, a montré que «le monde du travail a voté très loin de nous. Ou pas du tout pour nous». Et qu'existe un «écart entre nos lois (votées sous gouvernement Jospin) et leurs perceptions» par l'opinion. «Le phénomène est plus ancien, remarque le politologue Jérôme Jaffré (1). La baisse dans les milieux populaires était actée en 1995 où un changement considérable affectait déjà le profil sociologique du vote socialiste». En sept ans, Lionel Jospin a perdu 11 points chez les ouvriers et 7 chez les employés. Comparée à la réélection de François Mitterrand lors de l'élection présidentielle de 1988, la dégringolade est encore plus vertigineuse. L'ex-président de la Républi que rassemblait sur son nom 41 % d'ouvriers et 39 % d'employés. Lionel Jospin en a séduit seulement 13 %. Et Jérôme Jaffré accorde «une mention spéciale aux voix perdues dans la catégorie traditionnellement la plus fidèle au vote socialiste : les salariés du secteur public».
«Turpitudes». Cette fracture constatée, les socialistes cherchent à la réduire. Pour cela, ils oscillent entre différentes méthod