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Les ministres sont légion pour les régions.

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Matignon prêt à contourner la règle du non-cumul.
publié le 2 avril 2003 à 22h33

Tous dans les régions ! Une bonne dizaine de ministres sont déjà en lice pour le scrutin régional de 2004. Et non des moindres. Nicolas Sarkozy et François Fillon, numéro 2 et numéro 3 du gouvernement, pourraient en être. Même Jean-Pierre Raffarin envisage de conduire ses troupes en Poitou-Charentes (lire ci-contre).

L'afflux de candidats a obligé le Premier ministre à réfléchir à l'aménagement de la règle du non-cumul. D'abord, ceux qui le souhaitent pourront rester au gouvernement tout en faisant campagne. Ensuite, en cas de victoire et un peu comme il l'a déjà fait en les autorisant à demeurer maire adjoint, Raffarin pourrait permettre à ses ministres d'être, de fait, les patrons de leur région, sans pour autant disposer du titre de président. «Ceux qui peuvent l'emporter sont aussi ceux dont j'ai le plus besoin au gouvernement, explique-t-il, il faudra être inventif pour leur permettre de concilier les deux jobs.»

Légitimité. L'engouement des membres du gouvernement a plusieurs causes. Ils ont compris que les régions allaient profiter de la réforme de la décentralisation qui leur accorde des pouvoirs accrus en matière économique, notamment grâce à la perception d'une partie de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers). Les présidents de région devraient en outre bénéficier de la réforme du mode de scrutin (1) qui leur conférera plus de stabilité et de légitimité. Autant d'éléments qui contribueront à faire d'eux de véritables «gouverneurs» régionaux.

Ça se bousc