Officiellement, Jean-Pierre Raffarin ne se voit qu'un horizon : Matignon. «Le président de la République lui dit souvent qu'il est là jusqu'en 2007», glisse son entourage. Plus prudent, le Premier ministre explique : «J'ai la confiance du chef de l'Etat. Je suis entre le CDD et le CDI. C'est à Jacques Chirac de me signifier la date d'échéance de mon contrat.»
«Non merci.» En attendant qu'on lui demande de faire ses bagages, il reste prudent sur ses projets pour l'après-Matignon. Si la folie des grandeurs la course à la présidentielle ne semble pas encore l'avoir atteint, il n'a pas non plus l'intention de recommencer en bas de l'échelle. René Monory, son mentor du Poitou-Charentes, lui a proposé de lui céder son canton pour lui permettre de reprendre le conseil général de la Vienne. Raffarin lui a gentiment répondu : «Non merci.»
Il entend néanmoins se ménager des portes de sortie. La présidence du Sénat, longtemps convoitée, ne lui apparaît plus comme une tranquille base de repli. «Le Sénat, ce n'est pas forcément l'avenir», a-t-il confié à ses proches. Le Premier ministre se veut réaliste : «Si ça marche pour moi, je resterai à Matignon, si ça ne marche pas, je partirai, et alors je ne serai pas un bon candidat pour le Sénat.» Il risquerait d'être battu.
Il pourrait donc se contenter d'un simple siège au palais du Luxembourg, voire de la présidence du groupe UMP. «Sans pour autant tirer la couverture à lui, jure son entourage, il ne sera pas du genre Balladur à se battre