Menu
Libération

La leçon budgétaire venue de Bruxelles

Article réservé aux abonnés
La Commission pointe des «dérapages sérieux» des gouvernements Jospin et Raffarin.
publié le 3 avril 2003 à 22h33

à Bruxelles

Les finances publiques françaises prennent l'eau de toutes parts. Même si le diagnostic était attendu, il n'en reste pas moins violent. Dans un rapport adopté hier, la Commission européenne, qui a engagé une procédure pour «déficit excessif» contre la France, estime en substance que les gouvernements Jospin et Raffarin sont responsables pour l'essentiel du «dérapage sérieux» des comptes de la nation. En 2002, le déficit a franchi la ligne rouge des 3 % de déficit autorisés par le pacte de stabilité et de croissance (à 3,1 %), une situation qui va s'aggraver en 2003 (3,7 %) et se maintenir, si rien n'est fait, en 2004 (3,6 %). Selon Bruxelles, le ralentissement de la croissance depuis 2001 (1,8 % pour 3,8 % en 2000) mis en avant par Paris a bon dos.

«Coup d'arrêt». La Commission donne acte à Jean-Pierre Raffarin de «l'héritage socialiste» : «La dégradation des finances publiques est également due au coup d'arrêt donné au processus d'assainissement budgétaire en 1999, qui a laissé les finances publiques françaises dans une position très vulnérable au début de 2002.» De fait, le déficit est passé de 5,5 % en 1995 (date de l'élection de Chirac à l'Elysée) à 1,8 % en 1999 (date d'entrée en vigueur de l'euro). Ensuite, Lionel Jospin a stoppé tout effort budgétaire, malgré une croissance du PIB de 2,8 %... La présidentielle de 2002 pointait alors son nez à l'horizon.

C'est à cette époque que les impôts ont com mencé à baisser, ce qui plaît à la Commission, mais surtout que