Après les manifestations, la désunion cordiale s'installe entre les confédérations syndicales. Car les défilés puissants (au minimum 320 000 personnes), et la grève suivie dans le secteur public (environ un tiers de grévistes), de la journée d'action pour la réforme des retraites du 3 avril ont rendu les relations encore plus fraîches. A Force ouvrière on n'est pas mécontent du coup porté à la centrale de François Chérèque : «Avoir fait mieux que le 1er février, malgré le contexte international de guerre, malgré l'absence de la CFDT, c'est un sacré succès», se félicite Jean-Claude Mailly, numéro 2 de Force ouvrière. FO a peu apprécié l'attitude de la CFDT, qui a critiqué rudement l'initiative des quatre autres organisations (CGT, FO, Unsa, FSU). «La tradition du mouvement ouvrier, rappelle Jean-Claude Mailly, quand les autres font grève, et qu'on n'y participe pas, c'est au minimum d'observer le silence.»
Plate-forme. FO souhaite désormais profiter de la mobilisation. Elle devrait proposer dans les jours qui viennent «d'autres initiatives». Mais pas question de réunir à nouveau les sept syndicats, qui le 7 janvier avaient adopté une plateforme commune de revendications. Pour FO, la «CFDT s'est mise hors jeu. Seuls comptent désormais les "quatre du 3 avril"». A moins ajoute-t-on du côté de Marc Blondel que la CFDT «ne fasse d'autres déclarations».
«Pas question», répond-t-on du côté de Chérèque. «Nous avons eu raison d'alerter les salariés sur le risque de monter le public cont