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Mode de scrutin: l'amer échec de Raffarin

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Un nouveau texte sera débattu dès mardi au Parlement.
publié le 5 avril 2003 à 22h38

Qu'on en finisse et vite ! Jean-Pierre Raffarin veut tourner la page maudite de la réforme du mode de scrutin, invalidée jeudi par le Conseil constitutionnel. L'Elysée va l'y aider. Jacques Chirac s'appuyant sur l'article 10 de la Constitution a demandé hier soir au gouvernement «une nouvelle délibération» du projet de loi. Mardi, les députés devraient débattre, une nouvelle fois, du fameux article 4 du projet de loi. Celui qui établit le niveau de seuil nécessaire pour se maintenir au second tour des régionales. Par voie d'amendement, le gouvernement fera en sorte que la barre soit fixée à 10 % des exprimés. Et non plus 10 % des inscrits, comme le lui a demandé le Conseil constitutionnel (Libération du 4 avril). C'est ce que Raffarin appelle «la voie de l'apaisement». En fait, plutôt une incroyable marche arrière.

Triumvirat. Le Premier ministre a de quoi être amer. En effet, le projet de loi initial, élaboré par le ministère de l'Intérieur avec l'aval de Matignon, s'en tenait au seuil de 10 % des exprimés. Consultées par Nicolas Sarkozy, l'ensemble des formations politiques avaient donné leur aval. Mais Raffarin a cédé sous la pression du triumvirat dirigeant l'UMP. Alain Juppé ambitionnait d'installer dans les régions le bipartisme ; Philippe Douste-Blazy rêvait de flinguer son parti d'origine l'UDF et Jean-Claude Gaudin voulait tuer le Front national, notamment en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Quelques semaines plus tard, lorsque l'examen du projet de loi à l'Assemblée risqu