Les communistes pourraient vivre samedi un moment sans précédent dans leur histoire : départager deux listes à la direction du PCF. C'est ce qui se profilait vendredi au deuxième jour du XXXIIe congrès, à Saint-Denis. Bien sûr, Marie-George Buffet devrait retrouver sans problème son poste de secrétaire nationale. Mais les opposants (environ 45 %) menacent de présenter leur propre liste si on ne leur réserve un nombre de postes significatifs au futur conseil national, le «parlement» du parti. «Je ne négocie pas de places. Je regarderai les propositions», explique Nicolas Marchand, un ancien fidèle de Georges Marchais. Premier fédéral de la Somme, Joël Carliez espère que la prochaine direction soit «représentative» du parti dont le message a été selon lui, «un PC plus autonome, plus et mieux révolutionnaire».
La constitution d'une liste alternative accroîtrait les clivages des débats préparatoires. Alors que la tradition communiste voulait que les congressistes valident l'unique liste mystérieusement concoctée par la direction, le changement des statuts introduit une nouvelle donne. Mais des opposants, sans doute effrayés à l'idée d'un parti éclaté, résistent à la tentation. «Il nous faut une place raisonnable», dit André Gerin, député du Rhône. Patron de la fédération du Pas-de-Calais, Jean-Claude Danglot explique : «ça trotte dans des têtes, pas dans la mienne.» Il n'exclut pourtant pas de figurer sur une liste concurrente, si la direction décidait de «marginaliser» les oppos