Menu
Libération

Rabrouée, l'UMP ne désarme pas

Article réservé aux abonnés
La perspective reste la bipolarisation de la vie politique.
publié le 5 avril 2003 à 22h38

Malgré sa défaite, l'UMP persiste et signe : c'était une bonne idée. Avec cette réforme ratée du mode de scrutin régional, le nouveau parti chiraquien aura surtout réussi l'exploit de réunir contre lui tous les autres partis, y compris son partenaire centriste. Alors les pontes de l'UMP préfèrent serrer les dents et louer en coeur la «sagesse» de Jean-Pierre Raffarin, qui a décidé de ne pas représenter son projet. Pourtant, sur le fond, ils ne désarment pas. Et cette défaite est d'autant plus difficile à avaler pour ceux qui, pariant sur une bipolarisation de la vie politique, avaient contraint Raffarin à durcir son texte au dernier moment.

Inspirateur. «Le Premier ministre a tranché et il a raison de ne pas insister. Cette affaire a déjà fait trop de bruit. Mais il ne faut pas oublier que la décision du Conseil constitutionnel va booster le Front national», souligne ainsi Jean-Claude Gaudin, vice-président délégué du parti et principal inspirateur de la réforme.

C'est le premier argument de l'UMP : maintenir un seuil de 10 % des inscrits aurait fait disparaître le Front national de nombreux hémicycles régionaux. La censure est «une très belle victoire pour le FN», affirme ainsi Alain Juppé. «On a été cons, on s'est laissés enfermer dans le procès du pluralisme, renchérit Renaud Donnedieu de Vabres. Comme si nous voulions tuer les petits partis ! Mais c'est le procès du FN que nous voulions mener. Résultat, le FN va pouvoir se maintenir partout, et dans le même temps, on voit