Ajaccio, Bastia envoyée spéciale.
Il n'a pas pu s'empêcher de trouver une formule. «Je suis venu vous proposer un nouveau pacte populaire et républicain», a lancé Jean-Pierre Raffarin aux Corses, hier. Le Premier ministre, en perte de vitesse dans les sondages (Libération d'hier), a fait un rapide tour de l'île pour vendre son projet de nouveau statut institutionnel. Sans réussir à emporter l'enthousiasme des élus insulaires. Le texte, qui prévoit d'instaurer une collectivité terri toriale unique et de supprimer les deux conseils généraux de Haute-Corse et de Corse-du-Sud (lire encadré) est un compromis entre les différentes positions exprimées sur l'île. Il sera soumis au référendum le 6 juillet, comme le permet la nouvelle loi de décentralisation adoptée le 17 mars par le Parlement réuni en Congrès. En cas de oui, une loi sera débattue à l'Assemblée nationale. Un non reviendrait au statu quo. Mais serait inévitablement considéré comme une claque sévère infligée au gouvernement. C'est pourquoi, d'Ajaccio à Bastia en passant par Borgo, Jean-Pierre Raffarin et son ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, ont mis tout leur poids dans la balance pour obtenir l'adhésion la plus large possible.
Contexte. Le locataire de Matignon a tenté de donner à sa proposition la vertu de résoudre une grande part de la question corse. «Je ne veux pas voir dans cette île un pays de violence incapable de se choisir un destin», a-t-il martelé avant d'égrener la liste des «difficultés» et des «dram