La réunion promet d'être houleuse. Flanqué de Nicolas Sarkozy qui lui a fait part de sa «totale solidarité», Jean-Pierre Raffarin va tenter de se poser en chef de la majorité, ce matin, devant le groupe UMP à l'Assemblée nationale. Il va leur proposer d'entériner la censure du Conseil constitutionnel et de revenir, pour les élections régionales, à un seuil de 10 % des suffrages exprimés pour se maintenir au second tour. Une reculade spectaculaire qui passe mal parmi les députés de la majorité. «Il va y avoir quelques députés à convaincre», a prévenu le chef du groupe, Jacques Barrot.
Les plus acharnés avaient déjà tenté d'imposer un seuil de 10 % des inscrits (environ 20 % des exprimés), une disposition censurée la semaine dernière par le juge constitutionnel. Les mêmes s'apprêtent cette fois à faire le forcing pour déposer un amendement remontant le seuil à 12,5 % des exprimés. Pour «sortir de cette arithmétique sordide», dit un cadre de l'UMP, la ligne du Premier ministre devrait finalement l'emporter.
Protagonistes. Ce ne sera pas sans mal. Pour preuve, cette analyse faite hier par Pascal Clément, président UMP de la commission des lois à l'Assemblée : «Si le Premier ministre argumente avec une grande vigueur en faveur de 10 % des exprimés, les députés n'oseront pas aller contre lui. Si on le sent hésitant, on ne peut pas exclure un amendement parlementaire à 12,5 %, et son adoption».
Tout le monde sera fixé aujourd'hui. Les principaux protagonistes de cette loi électorale (