Jean-François Mattei a la patience du pédagogue. Le 27 mars, pour faire face à la dégradation des comptes de l'assurance maladie, il testait l'idée d'augmenter la CSG (contribution sociale généralisée) «si nous en avons besoin». Une perspective refermée par Raffarin le 3 avril sur France 3.
Facteurs. Hier, le ministre de la Santé a pourtant remis le couvert, de façon plus subtile, en présentant l'addition, dans une interview au Figaro : «Il faut s'attendre à ce que ces déficits (de l'assurance maladie et de la Sécurité sociale, ndlr) s'accroissent de plus de 2 milliards d'euros», a annoncé Mattei. Si l'on suit la prévision du ministre, le déficit du régime général serait, en fin d'année, non pas de 3,9 milliards, comme prévu dans la loi de finances de Sécurité sociale (LFSS), mais de près de 6 milliards d'euros. Soit une progression de 50 % par rapport à l'année précédente. Cette dérive est due à deux facteurs : la France, faute de croissance, ne devrait créer cette année que 80 000 emplois, alors que le gouvernement en espérait 175 000 à l'automne dernier. Moins d'emplois, c'est moins de cotisations sociales et donc moins de recettes pour la Sécu. Mais, surtout, la dérive des dépenses de santé devrait demeurer sur le rythme de 7 % qui fut le sien en 2002 alors que le gouvernement espérait la limiter à 5,3 % cette année.
Rapport. Pour préparer ses «réformes structurelles», qui devraient être bouclées au deuxième semestre, le ministre recevra ce matin le rapport préparé par Jea