Amère marche arrière. L'Assemblée nationale a adopté hier un nouvel amendement à la loi électorale, portant à 10 % des suffrages exprimés le seuil nécessaire pour qu'une liste se maintienne au second tour des régionales. Elle a donc entériné la censure du Conseil constitutionnel rendue publique la semaine dernière. Les députés UMP ont rongé leur frein et se sont ralliés à la position du gouvernement. Jean-Pierre Raffarin avait décidé de ne pas créer une nouvelle polémique en s'accrochant à la barre de 10 % des inscrits. Il a fait en sorte que sa décision soit respectée. Récit.
Lundi, lors de leur déplacement en Corse, le Premier ministre balise le sujet avec son numéro 2, Nicolas Sarkozy. Il lui demande de se rendre avec lui le lendemain matin devant le bureau du groupe UMP au Palais-Bourbon pour s'assurer de la discipline des troupes. La consigne se répand rapidement dans les rangs des parlementaires de droite : «Le premier qui bouge aura affaire à Sarko.» Pour le premier flic de France, «pas question de laisser passer une deuxième connerie».
Jean-Claude Gaudin, président délégué de l'UMP, qui avait sorti de son chapeau une solution à 12,5 % des exprimés, comprend vite qu'il aurait du mal à trouver des kamikazes pour aller s'affronter au gouvernement. Avant même de se rendre au petit-déjeuner hebdomadaire des éléphants de l'UMP, il fait acte de contrition. «Le Premier ministre veut la barre de 10 % des exprimés, c'est 10 % des exprimés qui sera adopté par l'Assemblée national