L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a publié hier ses prévisions de croissance pour 2002 et 2003. La France, selon l'OFCE, devrait connaître une croissance de 0,8 % en 2003 (contre 1,3 %, selon le gouvernement), et de 1,6 % en 2004 (2,5 % selon le gouvernement). Les chercheurs de l'OFCE préconisent une politique de relance budgétaire pour l'ensemble de la zone euro, et donc la renégociation du pacte de stabilité européen. Entretien avec Jean-Paul Fitoussi, président de l'OFCE.
Jean-Pierre Raffarin annonce son intention de continuer les baisses d'impôt tout en maîtrisant la dépense publique. Qu'en pensez-vous ?
Il faut revenir en arrière. En 2002, le soutien budgétaire à la croissance comprenait deux volets : l'augmentation de la dépense par le précédent gouvernement et la baisse des impôts par le gouvernement actuel. Cela a généré un demi-point de croissance supplémentaire de l'économie française. C'était plutôt bien venu. En 2003, la baisse de l'impôt sur le revenu n'est que de 1 %. En revanche, 4 milliards d'euros de dépenses publiques ont été gelés. On sent dans le débat politique des tentations fortes de couper partout dans les dépenses, sans distinction aucune, comme à la toise. Or c'est oublier à quel point les dépenses publiques ont une fonction essentielle : fournir des services publics qui fondent le contrat social. On ne peut agir à la légère. Il faut le savoir : les politiques intelligentes de dépenses publiques impliquent une réforme de l'Et