Lyon, de notre correspondant.
C'est une reconquête éclair. Sept mois après son retour à la vie politique, Alain Carignon devrait être élu demain président de l'UMP en Isère. Il redevient l'homme fort de la droite, et ce come-back plonge les Isérois une dizaine d'années en arrière, lorsque Carignon régnait aussi sur le conseil général et la ville de Grenoble.
Condamné depuis pour corruption et abus de biens sociaux (1), il a quitté le champ politique quelque temps, pour n'adhérer de nouveau qu'en septembre 2002. Pendant toutes ces années, dans l'ombre, ses amis et réseaux ont préparé le retour, savonnant soigneusement la planche de tous les jeunes gaullistes qui voulaient rénover la vie politique iséroise. Aujourd'hui, cette génération intermédiaire, qui mettait en avant quelques valeurs morales, se retrouve laminée.
Scrutin. Le week-end dernier, les militants ont voté pour choisir les membres du comité départemental (qui éliront demain le président). Et une très nette majorité s'est dessinée en faveur d'Alain Carignon. L'ancien ministre s'est beaucoup investi. Le matin du scrutin, il se trouvait devant le bureau de vote de sa circonscription, distribuant lui-même les listes de ses partisans (il a été élu chez lui avec plus de 80 % des suffrages). «Il y avait aussi une dimension psychologique, analyse l'un de ses opposants. Carignon est dans une logique de réhabilitation. Il avait besoin d'être choisi par la famille.» C'est fait dorénavant, mais le futur président refuse de crie