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Libération

Même Cintegabelle oublie son héros.

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Pour les militants, Jospin n'est plus une référence dans son ex-canton.
publié le 11 avril 2003 à 22h45

Cintegabelle, envoyé spécial.

La statue ne se déboulonne que petit à petit. A Cintegabelle, une soirée de débats militants sur les motions du congrès socialiste de Dijon, en mai, ne peut que débuter par un hommage appuyé de tous à l'illustre ancien conseiller général du canton et ex-Premier ministre, Lionel Jospin : «C'est un grand homme d'Etat», assure ainsi Emilienne Pic, la secrétaire de section. «Je suis émue d'être ici ce soir.» «Nous sommes si fiers de lui», embrayent les présentateurs des motions du Nouveau Monde et du Nouveau Parti socialiste.

Dissonances. La soirée avançant, on y entend ensuite une militante regretter timidement que «l'homme d'Etat aussi extraordinaire fut-il» n'ait peut-être pas eu l'étoffe d'un présidentiable : «En pleine campagne, il n'aurait jamais dû reculer devant une rencontre avec les ouvriers de LU.» Moins gênée aux entournures, une autre militante souligne alors : «Si le travail avait été si bien fait pendant la législature 1997-2002, nous n'aurions pas perdu la présidentielle et les législatives qui ont suivi.» Institutrice, elle se plaint d'avoir vu la gauche au pouvoir refuser au corps enseignant les moyens de venir en aide «aux gosses les plus en difficulté».

Le socle est ébranlé. L'ex-députée de Toulouse Yvette Benayoun-Nakache fait enfin le pari que le droit de vote des immigrés, dont Matignon n'a pas voulu entendre parler pendant ces cinq années, «c'est Sarkozy qui va le faire». Puis vient le coup de bélier. C'est le présentateur de la