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Libération

Juppé ne comble pas le fossé avec Aznar.

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Convié en Espagne, il a pointé les divergences de vue sur l'Europe.
publié le 12 avril 2003 à 22h46

Madrid, de notre correspondant.

La plaie irakienne qui pourrit les relations entre Paris et Madrid semble loin d'être cicatrisée. Vendredi, dans la capitale espagnole, Alain Juppé a eu toutes les peines du monde à dissimuler les profondes divergences entre les deux capitales. Invité à un séminaire organisé par le Parti populaire européen (PPE), le président de l'UMP est certes tombé d'accord avec José Maria Aznar sur la «nécessité d'une Europe forte», devant devenir «un vrai pôle d'influence sur la scène mondiale». Plus tard, en privé, Juppé n'a pas caché que le dialogue franco-espagnol était encore convalescent. Quant à Aznar, porté aux nues lors du Congrès fondateur de l'UMP en novem bre 2002 et présenté alors comme le leader d'une droite exemplaire en Europe, nul n'est besoin de dire qu'il n'est plus vraiment en odeur de sainteté à Paris.

Priorité. Au-delà de leur communion de façade, les opinions respectives des deux chefs de droite se situent pourtant aux antipodes. Pour le leader castillan, présent au sommet des Açores qui avait servi de prélude au déclenchement du conflit en Irak, la priorité consiste à «renforcer les liens transatlantiques», c'est-à-dire, à ses yeux, à s'aligner sur les positions américaines. A l'inverse, Alain Juppé a défendu l'idée d'une Union européenne autonome qui, au lieu d'être «un protectorat américain», doit travailler «en partenariat» avec Washington.

Litige. Au moment même où se rencontraient les deux ministres des Affaires étran gères, Domin