Face à l'effet Bush, la France doit brandir sa laïcité. La guerre remportée en Irak par le président américain porte en elle des germes terribles de haine, de violence, de vengeance et de fanatisme. Après avoir contemplé sur les télévisions arabes le spectacle démoniaque des civils massacrés par les bombes, celui des villes dévastées et des populations menacées de catastrophe humanitaire, les musulmans du monde entier vont maudire les Occidentaux et méditer des représailles. Ce sera l'heure des intégristes et des terroristes. La religiosité indue dont George W. Bush pare son bellicisme ne peut qu'accentuer ce péril. Avec son fondamentalisme évangélique, l'homme de la Maison Blanche pousse aux aberrants, aux primitifs, aux éternels affrontements religieux. La France a combattu ce conflit. Elle doit tout faire maintenant pour empêcher sa transposition et son enracinement au sein de l'Hexagone. Le risque n'a rien de théorique, puisque la France compte à la fois la communauté musulmane et la communauté juive les plus nombreuses d'Europe. La tentation de l'extrémisation y existe, notamment chez les jeunes beurs les moins cultivés. La recrudescence d'un antisémitisme musulman, les réactions de rejets symétriques qui s'ébauchent, les banderoles et les slogans de petits groupes de manifestants vindicatifs en sont la démonstration. Le danger du communautarisme affleure, avec son cortège d'exclusions et de confrontations brutales. C'est le contraire même de toute la tradition français