Le fond de l'air est libéral : dégraissage de l'Etat, baisses d'impôt, haro sur les fonctionnaires... Un temps idéal pour Alain Madelin qui tente de rebondir, un an après sa sévère déconfiture à l'élection présidentielle (1 million de voix, soit 3,91 %). Dans le paysage politique français, il occupe à nouveau sa «niche» libérale et pro-américaine. Avec un certain succès.
Sur le front de la diplomatie, il a défendu, à rebours de l'opinion publique, la «guerre de libération» menée par les Américains sur le sol irakien, prédisant que la position de la France deviendra intenable «quand les Irakiens feront la fête aux Américains». Madelin adore jouer les Cassandre. Hier encore, sur Radio J, le député UMP a estimé que le sommet franco-germano-russe de Saint-Pétersbourg était «une réunion de trop» qui prolonge «une diplomatie fratricide à l'intérieur des démocraties».
«Politiquement compliqué». Sur le front intérieur aussi, il incarne volontiers les oiseaux de mauvais augure : «En juin, j'avais dit à Raffarin de ne pas compter sur la croissance, et que la fenêtre d'opportunité allait vite se refermer.» Il a bien tenté de la maintenir ouverte, en participant à l'élaboration de plusieurs mesures gouvernementales : décentralisation, simplification administrative, partenariat public-privé... Matignon confirme : «Il s'est prêté sans orgueil à des travaux de technicien, dit un conseiller de Raffarin, issu comme lui de Démocratie libérale (DL). Il a beaucoup de défauts mais c'est un bosseur