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Libération

Jospin, coureur de sujets de fond.

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Sur Europe 1, il a nié toute velléité de retour à la politique.
publié le 14 avril 2003 à 22h47

Il a retrouvé sa voix forte, son ton de maître d'école, ses phrases compliquées. Comme si sa conversation avec les Français n'avait jamais été interrompue, Lionel Jospin a retrouvé hier le chemin des émissions politiques. Invité du Grand Rendez-vous, sur Europe 1, il a commenté l'actualité. Avec une nouveauté : la volonté de prendre de la distance. Ni ex-candidat amer, ni tuteur des socialistes, il a voulu s'exprimer en «homme libre qui ne sollicite aucun mandat et aucune responsabilité». Une sorte de Raymond Barre de gauche.

En fin utilisateur des médias, Jospin a choisi son jour pour endosser son nouveau costume. Plus tôt, la guerre eût éclipsé sa réapparition. Plus tard, l'anniversaire du 21 avril eût parasité son intervention. Hier, il a pu livrer longuement son appréciation de la situation en Irak. Paradoxe : face au demi-silence d'un Chirac gêné par le dénouement rapide du conflit et la grogne pro-américaine d'une partie de l'UMP, il lui est presque revenu d'apporter le premier point de vue français sur l'après-guerre, d'assumer en quelque sorte la continuité de la position française.

Défauts. D'emblée, Jospin a estimé que la France avait eu raison de s'opposer à l'intervention américaine : «Il ne suffit pas qu'un pays ait les moyens d'appliquer sa politique, parce qu'il en a la force, pour que cette politique soit la bonne. Ce n'est pas l'issue d'une guerre qui dit si cette guerre est légitime ou non.» S'il s'est réjoui de la chute du régime de Saddam Hussein, il a jugé