Turbulences pour Jean-Pierre Raffarin. Certes, le Premier ministre bénéficie toujours d'une excellente cote de popularité dans l'Observatoire de l'opinion réalisé par Louis Harris pour Libération et AOL (1) : 50 % de bonnes opinions (contre 49 %, début avril alors qu'il culminait à 58 % en mars). Mais alors que le président de la République continue de culminer (en raison de la guerre en Irak), sur le front intérieur, le chef du gouvernement est l'objet de fortes sollicitations, et les exigences de l'opinion en matière économique et sociale se font plus pressantes.
Pas de clerc. Les Français interrogés mettent toujours en tête de leurs préoccupations le chômage (44 %, -1 point par rapport à mars) et «la préservation de la paix dans le monde» (43 %, en baisse de 7 points puisque l'état de guerre a succédé à la paix). Parmi les faits marquants des dernières semaines, ils retiennent évidemment la guerre (91 %) et la pneumopathie (7 %, pour la première fois dans l'Observatoire de l'opinion).
Mais ils sont particulièrement sourcilleux sur trois sujets d'actualité qui enregistrent la plus forte hausse en un mois : la baisse des impôts, la réforme de l'enseignement et la construction européenne. Sur le premier point, ils sont 19 % (+ 4 points) à en faire un enjeu prioritaire.
Visiblement, ils ont bien perçu les hésitations de Jacques Chirac et du gouvernement sur la réalisation de cette promesse de campagne : la baisse des impôts continuera «dans toute la mesure de nos moyens», avait