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Libération

La sévérité de la Cour des comptes

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Elle épingle le système de retraite du public.
publié le 16 avril 2003 à 22h51

Un rapport qui tombe mal. Les Echos d'hier ont publié de larges extraits du projet du document que la Cour des comptes doit remettre demain, sur le régime de retraite de la fonction publique. Un travail inscrit de longue date au calendrier de l'institution de la rue Cambon et qui vient télescoper les négociations en cours (lire ci-dessus). Le tableau dressé par les magistrats est peu reluisant : «régimes particuliers», «régimes de faveur», «ensemble stratifié, figé, fréquemment contourné dans les faits et à l'origine de différences de traitements peu justifiables». Car, c'est un des mérites de la Cour de démontrer à quel point la retraite des fonctionnaires est, contrairement aux apparences, inégalitaire. Ce que reconnaît Jean-Christophe Le Duigou (CGT) : «Il y a autant de différences à l'intérieur du secteur public, et d'injustices, qu'entre les grandes entreprises et les PME dans le privé.»

Le rapport dénonce ainsi la possibilité pour certaines catégories d'intégrer des primes au calcul de leur retraite, et ce très souvent sans fondement légal. Comme par hasard, dans deux secteurs «choyés» : les Finances (Douanes, mais aussi Monnaie), et la police. Pour ces derniers, cette pratique permet de majorer les pensions de 19 % en moyenne. Mais d'autres départements ont aussi leurs niches : c'est le cas des Affaires étrangères, dont les agents en poste à l'extérieur ont droit, depuis 1853, à une bonification d'une année, pour trois passées à l'étranger (coût : 185 millions d'euros