Une heure trente pour se dire qu'ils sont les meilleurs et consacrer «Battling» Raffarin comme chef de guerre de la majorité. Hier matin à Matignon, le Premier ministre animait le séminaire mensuel gouvernemental destiné à débattre des principaux chantiers du moment de son équipe. Un an après sa prise de fonction, il a cherché à donner une tournure très politique à cette réunion qui a viré à la séance de motivation de groupe.

Il a ainsi présenté à ses ministres un document intitulé Du mal d'avril à l'esprit de mai, en référence au choc du premier tour de la présidentielle puis à la réélection de Jacques Chirac.

Cinq pages. Distribué aux parlementaires de la majorité, cet argumentaire à la tonalité offensive a tout à la fois vocation à contrer les attaques de la gauche et à tempérer les critiques de plus en plus ouvertes de la frange la plus libérale de la droite, notamment sur la réforme des retraites (Libération d'hier). A coup de formules, la brochure de «l'entreprise France» fustige «le déficit d'écoute», «l'abandon de l'esprit public» ou «l'impuissance de la politique» de ses prédécesseurs. De la sécurité à la décentralisation en passant par la politique économique et sociale «débarrassée de l'idéologie», le fascicule de 5 pages entend démontrer que «pratiquement tous les grands chantiers sur lesquels nous nous étions engagés ont été ouverts sans avoir pris de retard par rapport au calendrier», a indiqué hier le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé.

Alors que la