Les salariés du privé et du public doivent se préparer à une rude perspective : travailler au-delà de quarante années avant de bénéficier d'une retraite pleine. C'est la principale mesure annoncée vendredi par François Fillon et Jean-Paul Delevoye qui ont commencé à recevoir les patrons des confédérations de salariés et d'employeurs. Le texte de quatre pages remis aux partenaires sociaux prévoit en effet que la loi qui sera débattue à partir de juin au Parlement, instaurera le «principe d'une augmentation d'une durée de l'assurance (vieillesse)». Ce que les syndicats refusent.
Les modalités de l'allongement de la durée du travail devront être décidées une fois que les fonctionnaires auront rejoint les salariés du privé (40 ans), en 2008. Les ministres proposent une règle : «Maintenir la répartition entre le temps de travail et le temps de retraite.» En clair, l'augmentation de l'espérance de vie (environ un trimestre par an, à la naissance) devrait à l'avenir se répartir selon une formule «deux tiers, un tiers» : deux tiers pour le travail, un tiers pour la retraite. Une sorte de conseil supérieur des retraites devrait faire de propositions en ce sens en 2008, 2013 et 2018, en tenant compte des paramètres sociaux et économiques. La durée de cotisation pourrait s'établir aux alentours de 42 ans en 2020. La retraite à 60 ans, pourtant référence de Jacques Chirac, aura vécu. Les générations nées après 1960 seront les plus concernées. Ceux qui auront commencé à travailler tard, a