Face à la réforme des retraites, Marc Blondel, secrétaire général de FO, souhaite une riposte syndicale comparable à celle de 1995, contre le projet d'Alain Juppé.
La réforme présentée par François Fillon et Jean-Paul Delevoye était attendue. Est-elle au niveau des enjeux ?
Elle était une nécessité dans la limite où l'évolution démographique la commande. Mais le problème de fond est de savoir si l'objectif est de maintenir, pérenniser, voire améliorer la situation des retraités ou, au contraire de, «tout remettre à plat», comme aime à le dire Monsieur Raffarin, pour se donner des marges, ce qui signifie remettre en cause les droits et garanties des salariés. Ce qui pour les retraités serait dramatique, entraînerait la perte de confiance, le retour à l'épargne de précaution, que la stabilité des retraites avait durablement écartés.
Le principe de l'allongement de la durée de cotisation dans le public et dans le privé semble acquis. Pouvez-vous encore contester ce principe ?
Sur le plan de l'égalité, si nous sommes pour 37,5 pour tous, c'est parce qu'individuellement la durée moyenne d'activité (public, privé) est de 37,5 ans. Nous demandons donc que cette référence soit prise pour définir le droit, compte tenu de l'évolution des modes de travail. Il y aura en effet de plus en plus de contrats à durée déterminée, de contrats de mission, etc., et le déroulement de carrière dans la même entreprise, voire administration, sera de plus en plus rare. Da