Nice, envoyé spécial.
Le Pen jubile, sa fille, Marine, savoure, Bruno Gollnisch digère... tant bien que mal. Et remâche. Comme si de rien n'était, Jean-Marie Le Pen a profité hier de son discours final du congrès de Nice pour annoncer, le plus anodinement possible, qu'il nommait sa fille vice-présidente du FN. Une promotion qui lui permet d'entrer dans le saint des saints, le bureau exécutif, l'organe de direction du parti d'extrême droite. Malgré la fronde des délégués qui s'est exprimée dans les couloirs, et dans les urnes, de la grand-messe frontiste, les anti-Marine ne sont pas parvenus à écarter le risque d'une succession familiale à la tête du Front national au détriment du délégué général, Bruno Gollnisch.
Hier matin, dès l'ouverture de la dernière journée du congrès du FN, son président, inamovible depuis trente ans et porté par acclamations à sa propre succession, a donné lecture des résultats aux élections au comité central qui s'étaient tenues dimanche. Le visage fermé, Le Pen s'est acquitté de la corvée, non pas dans l'ordre alphabétique des lauréats, comme le voulait le secrétaire général Carl Lang, mais, en annonçant les noms selon leur rang d'élection. «Comme, de toute façon, cet ordre n'aura plus aucune importance demain, ça ne servait à rien de le dissimuler mais ça allait encore mieux en l'énonçant publiquement à la tribune», plaisante Eric Iorio, l'époux de Marine Le Pen, chargé des élections. Bétonné la veille par des manoeuvres de couloirs (lire Libération