Sus aux impôts locaux ! Pierre Méhaignerie, président (UMP) de la commission des finances de l'Assemblée nationale, qui a entamé un combat pour «le gel de la dépense publique» (Libération du 9 avril) s'est découvert hier un nouveau cheval de bataille, la fiscalité locale, celle des régions, des départements et des municipalités, qui devrait augmenter cette année, en moyenne de 3,5 %. Et une cible : les maires de gauche.
Selon le député-maire de Vitré (Ille-et-Vilaine), Martine Aubry, maire de Lille (Nord), rend «responsable la politique gouvernementale de l'augmentation de 4 % des impôts locaux dans sa ville». «C'est faux à 90 %», s'emporte Pierre Méhaignerie, pour qui le coût des 35 heures est en revanche bien réel. Chez Martine Aubry, on répond que la hausse en question n'est que de 2 %, et on pointe les défausses de l'Etat sur la commune soit 4,5 millions d'euros de manque à gagner dont la charge des 139 emplois-jeunes que la mairie a intégrée dans ses effectifs, à la suite de la suppression de l'aide de l'Etat.
Mais Pierre Méhaignerie ne s'est pas arrêté au simple cas de Lille et a instruit aussi le procès des élus de Rennes, Dunkerque, Brest, Nantes, Lyon et Limoges, municipalités socialistes, fauteurs de hausse, selon lui.
L'enjeu n'est pas une simple polémique droite-gauche. Fin connaisseur des finances publiques, Méhaignerie s'inquiète des conséquences politiques du dérapage des impôts locaux. La hausse de la ponction sur les ménages par la fiscalité locale en 2003