Après avoir signé la semaine dernière une tribune intitulée «L'esprit de mai», publiée dans huit quotidiens régionaux, Jean-Pierre Raffarin, qui s'est toujours considéré comme un «fils de mai» (en référence à la réélection triomphale de Jacques Chirac le 5 mai 2002), revient à la charge. Cette fois dans un livre dont le titre est... la France de mai (1).
Si les Premiers ministres en fonction qui se sont livrés par écrit à un bilan de leur propre action sont plutôt rares, ceux qui l'ont fait se sont fendus d'un opuscule au bout d'un an d'exercice du pouvoir. Pierre Mauroy en 1982 (C'est ici le chemin), Laurent Fabius en 1985 (le Coeur du futur) ou encore Alain Juppé, sur un mode plus intimiste, en 1996 (Entre nous), Lionel Jospin attendant, lui, l'orée de la campagne présidentielle pour s'épancher (Le temps de répondre).
«Jogging intellectuel». Jean-Pierre Raffarin a opté, lui, pour un ouvrage d'entretiens avec Eric Mandonnet, journaliste au service politique de l'Express. Leurs séances de «jogging intellectuel», dixit Mandonnet, se sont déroulées la plupart du temps le week-end, à l'hôtel Matignon. Et une semaine avant la sortie de ce livre bilan en librairies, c'est justement l'Express qui en a la primeur et en publie aujourd'hui des extraits, en l'occurrence le chapitre consacré à «l'exercice du pouvoir».
Un an après la nomination surprise de Raffarin, ces extraits ne révèlent pas grand-chose de neuf. Où l'on apprend que le métier de Premier ministre n'est pas une sinécure pu