C'est assez rare pour le souligner : Nicolas Sarkozy hésite. Non pas sur la sécurité ou l'immigration, mais sur son avenir politique. La question est cruciale : comment faire fructifier la popularité que lui confère sa politique sécuritaire ? La région Ile-de-France, dont la présidence sera remise en jeu l'an prochain, pourrait être le tremplin idéal pour accéder à de plus hautes fonctions.
Arme anti-FN. Avant de prendre sa décision, sûrement à l'automne, le ministre de l'Intérieur s'est rendu hier devant le groupe UMP du conseil régional, présidé par son ami Roger Karoutchi. Un exercice auquel s'était déjà plié Alain Juppé le 13 mars, et qui ne préfigure donc pas une entrée en campagne de Sarkozy.
Il n'empêche. Nombre de ses supporters le pressent de se déclarer. «C'est le seul à pouvoir éliminer le FN francilien en le ramenant sous le seuil de 10 % d'exprimés au premier tour», répète partout Karoutchi. Car l'UMP régionale voit se profiler la candidature de Marine Le Pen, qui pourrait bien séduire une partie de l'électorat traditionnel de la droite.
Mais, hier, Sarkozy a préféré rester prudent. Il a surtout demandé aux conseillers régionaux UMP de ne pas se presser, alors qu'au moins deux candidats se sont déjà avancés : Karoutchi et Pierre Bédier, secrétaire d'Etat aux Programmes immobiliers de la justice. «Il faut éviter les querelles de personnes, car la gauche pourrait en profiter», a-t-il lancé à la salle, où se trouvaient les deux frères ennemis.
Pointe des pieds. Pour le