Décrivez-nous Paris en 2012.
Cette ville a une trame très profonde : dans son tracé, le Paris de 2012 ressemblera donc à celui d'aujourd'hui et même au Paris d'il y a soixante ans. Mais si les berges de la Seine sont rendues aux Parisiens, tout un patrimoine sera ressenti autrement. D'ici dix ans, de nombreux autres espaces auront été réaménagés, de Paris-rive gauche au nord-est. Et les espaces civilisés auront commencé à naître, c'est-à-dire ces boulevards urbains du XXIe siècle, où il y aura plus de place pour le citadin, pour l'enfant, pour ce qui peut rendre la ville plus douce. Là, il y a une rupture avec la ville des années 80.
Sur le plan économique, n'y a-t-il pas contradiction entre réduction de la circulation et sauvegarde de l'emploi ?
Pas du tout. La tendance à la perte d'emplois dans Paris existe depuis plusieurs décennies et ne s'est enrayée que sous le gouvernement Jospin. En France, les communes ont très peu de pouvoir en matière économique, compétence de l'Etat. Néanmoins, la municipalité actuelle se veut plus active que les précédentes. Nous avons créé le cybervillage dans le XIXe et installé un incubateur près de République, qui peut accueillir 25 entreprises de création et de design. Il y a aussi la reconquête des bas d'immeubles afin de les mettre à la disposition de PME, d'artisans ou d'associations. Je préfère qu'on les loue moins chers que de les garder vides. La ville du XXIe siècle est-elle condamnée à opposer santé